Consignes de tri : ce qui change pour 2020 !

Depuis le 1er janvier 2020, les consignes de tri ont changé dans la métropole de Lyon.

Tous les emballages auront maintenant la chance de visiter notre poubelle jaune !

Alors, pourquoi ces nouvelles consignes ? Quelles sont les conséquences attendues ? Et du côté de notre mission, d’ambassadeurs, qu’est-ce que tout cela va changer ?

Le tri et le recyclage ne datent pas d’hier ! 

Dès son apparition, l’homme crée des déchets. Pendant longtemps, ils sont sans aucune conséquence : os et cendres disparaissent parsemés dans la nature. Mais au Moyen-Âge avec l’apparition des villes et la concentration des populations, les habitants jettent leurs détritus par les fenêtres. Philippe Auguste, au XIIe siècle, fera alors paver les rues et et créer les premiers canaux et fossés centraux pour nettoyer certains quartiers.

Au XVIIIe, les chiffonniers sont les premiers recycleurs. Ces derniers récupèrent vieux chiffons mais aussi os, métaux et objets cassés qu’ils vendent afin d’être transformés. 

En 1870, Louis Pasteur met en évidence le lien entre l’hygiène et la santé et c’est en 1883 qu’Eugène Poubelle propose une solution pour remédier à la situation en inventant le célèbre récipient qui porte encore son nom aujourd’hui ! Un arrêté oblige alors les propriétaires d’immeubles à mettre à disposition de tous trois récipients afin qu’ils soient ramassés par les service municipaux : pour les déchets putrescibles ; les papiers et cartons ; et le verre et la faïence.

Le tri sélectif est né ! 

Les déchets sont emportés dans une grande fosse. Des chiffonniers récupèrent les papiers, chiffons, os, boîtes de conserve… D’autres ouvriers retirent les ferrailles et poteries afin de ne laisser que les matières utiles à l’agriculture. Le reste est détruit dans nos premiers incinérateurs : des fours qui donnent de la vapeur et de l’électricité !

La collecte municipale des déchets ménagers se développe dans les grandes villes mais elle reste pratiquement inexistante dans les communes rurales. En 1975, la première grande loi sur la gestion des déchets oblige alors chaque commune à collecter et à éliminer les déchets ménagers.

L’apparition du plastique au XXe transforme rapidement les manières de consommer des Français et à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le pays entre de plain-pied dans les Trente glorieuses : les progrès technologiques ainsi que les nouveaux modes de consommation entraînent une augmentation importante de la production de déchets. Il est nécessaire d’agir pour préserver les ressources : en 1992 une nouvelle loi fait son apparition pour rendre obligatoire le tri et la valorisation des déchets sur tout le territoire : la loi Royal. Des bacs de tri sont installés dans toutes les communes. Les centres de tri font progressivement leur apparition et le résultat est sans appel : le taux de recyclage est multiplié par trois ! 

En 2015, face l’urgence climatique, de nouvelles mesures sont prises au niveau mondial lors de la COP21 à Paris. Après cet événement, la première Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte est votée en France pour limiter le réchauffement climatique en réduisant notre consommation et en préservant nos ressources naturelles. C’est parmi les 215 articles de cette loi qu’apparaît l’obligation d’« étendre progressivement les consignes de tri à l’ensemble des emballages plastique sur l’ensemble du territoire avant 2022, en vue, en priorité, de leur recyclage […] ». 

Des changements dans notre poubelle de tri lyonnaise

À Lyon, c’est en 2018 que la décision est prise : la Métropole s’engage à passer aux consignes « étendues » en 2020. Ainsi, depuis le 1er janvier, nos poubelles vertes à couvercle jaune (ou parfois encore verts !) doivent recueillir tous les emballages !

Mais alors, qu’est-ce qui change concrètement ?

Côté plastique, en plus des bouteilles, bidons et flacons, ce sont maintenant les sacs, sachets, films, barquettes, pots et boîtes en plastique qui vont en vrac dans la poubelle de tri. Les jouets et stylos en plastique n’entrent pas dans cette catégorie, comme tout ce qui n’est pas de l’ordre des emballages !

Concernant l’acier et l’aluminium, en plus des aérosols, canettes et boîtes de conserve déjà triés avant cette année, on peut ajouter le papier d’aluminium (mis en boule ou non !), tous les couvercles sans minimum de taille, les capsules, mais aussi les barquettes et capsules de café.  

Le carton reste fidèle aux anciennes consignes avec les boîtes, briques, barquettes, pochettes, tickets et les cartons de transport s’ils sont de la taille maximum d’un carton à pizza.

Quant au papier, c’est toujours la même histoire : tout le papier est accepté avec les sachets, enveloppes (sauf enveloppes à bulles), revues, publicités et impressions. Les cahiers et livres peuvent garder leur couverture et reliures.

Finalement, que reste-il pour la poubelle grise ? 

Tout ce qui n’est ni un emballage, ni du carton ou du papier : les couches, lingettes, produits d’hygiène jetable, jouets, vaisselle et petits objets cassés continueront de transiter par la poubelle d’ « ordures ménagères résiduelles »  avant de finir à l’incinérateur.

Derrière tous ces changements, ce sont nos deux centres de tri lyonnais qui ont dû remettre leurs équipements à neuf pour accueillir et trier plus de déchets : Nicollin à Saint-Fons et Paprec à Chassieu (qui a remplacé le centre de Véolia à Rillieux-la-Pape). Grâce à un robot trieur à intelligence artificielle et de nouvelles technologies, ce sont aujourd’hui onze  types de plastiques différents qui peuvent être reconnus par les machines. Un tri affiné en bout de ligne par l’intervention d’employés dans des cabines de sur-tri manuel.

Si cette remise à neuf des centres permettra sans nul doute d’améliorer le tri pour permettre à davantage de matières d’être recyclées, elle est pourtant loin d’être sans conséquence…

Toutes ces technologies ont un coût écologique important

Puisque leur production a nécessité de nombreuses ressources et la consommation d’énormément d’énergie, mais aussi un coût financier important, que nous retrouverons dans notre taxe d’ordure ménagère. Un coût écologique et des dépenses qui seront encore alourdies par le transport de nos déchets jusqu’aux centres de recyclage et par l’énergie nécessaire au fonctionnement des nombreux équipements (centres de tri, centres de recyclages…), aussi longtemps qu’une politique de réduction des déchets ne viendra pas accompagner la politique de gestion des déchets.

Et côté Ambassadeurs, qu’est-ce qu’on fait ?

En tant qu’Ambassadeur, nous en sommes tous conscients, le recyclage a ses limites. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas en parler, au contraire ! Si nous sommes de plus en plus nombreux à être entrés dans une démarche de réduction des déchets, rappelons-nous que le tri nous a permis de nous poser des bonnes questions : en commençant par une attention portée aux bons gestes de tri, on prend vite conscience des quantités de déchets que l’on jette. C’est bien cette étape de tri qui amène petit à petit à réduire ses déchets. Pour nous, Ambassadeurs, c’est une porte d’entrée à ne pas négliger ! Alors, pourquoi ne pas profiter de cette période de changement de consignes pour attirer l’attention de nos voisins sur la question des déchets ?

Commencez par installer votre nouvelle affiche Mouvement de palier complétée par vos soins, sans oublier de retirer l’ancienne !

Profitez-en pour changer son emplacement, avec l’autorisation de votre copro et/ou syndic, en l’affichant dans un lieu de passage comme votre hall si possible. En plus des nouvelles consignes, cette affiche permettra à vos voisins de tout comprendre sur le trajet et le devenir de nos déchets et de découvrir les bonnes adresses pour réduire la taille de nos poubelles… Les habitants de vos immeubles doivent pouvoir être à l’aise pour lire l’affiche, au chaud si possible !

Et pour ceux qui voudraient avoir les consignes de tri chez eux, un nouveau «  mémo frigo » existe : un bon moyen de passer quelques minutes avec vos voisins pour le compléter avec eux avant de leur délivrer puisque le verso de cet aide-mémoire permettra de s’engager à quelques changements pour réduire ses déchets ! Arrêter les emballages plastiques, apporter ses boîtes pour acheter son fromage, prendre toujours des sacs sur soi, préparer ses goûters maison pour les enfants…Des centaines d’idées sont possibles : à vous de les imaginer avec vos voisins pour les aider à se lancer !

Dans votre immeuble ou même votre quartier, en ce mois de janvier, n’hésitez pas à créer des occasions pour aller à la rencontre des habitants près de chez vous !  Et si vous ne connaissez pas encore les Ambassadeurs de votre quartier, c’est le moment de les rencontrer ! Tous les deux mois, une rencontre est organisée par les Ambassadeurs-relais de votre quartier. Vous serez informés par mail ou par sms. Pendant ces rencontres, échanges d’idées, de réseau et d’adresses vont bon train : un bon moyen de s’entourer et de rester motivé !

Vous l’aurez compris, 2020 commence fort…

Pour cette nouvelle année, à nous de faire le pari d’entraîner encore plus de voisins avec nous dans cette grande aventure de la réduction des déchets !